Confrérie Myrtille Forézienne


samedi 3 janvier 2015

La myrtille sous toutes ses facettes


De la cueillette :

au traitement chez les Etablissements MALLARET à Courpière :


Un grand merci aux MALLARET père & fils pour leur accueil

Collectées la veille chez les courtiers du Haut-Forez, elles sont traitées tôt le matin :



La machine à trier mécanisée, construite dans les années 50, trie et " souffle " les indésirables : feuilles, branches et petites baies ( celles qui sont restées vertes notamment ). Puis les myrtilles sont triés manuellement.

Pour info la machine, qui tournait initialement grâce à une courroie installée sur la roue d'une citroën traction avant (!), a été rapidement électrifiée. Certaines parties ont été sécurisées, mais le bâti bois d'origine est toujours là !

Et voilà le magnifique résultat :


« Vaccinium myrtillus » : c’est le nom botanique de la myrtille commune, appelée souvent « airelle ».

Elle se plait en sol léger, perméable, frais et riche en humus. On la trouve sur des terrains acides ( granit, gneiss, micachiste, volcanique ) à partir de 750 m d’altitude jusqu’à 1400 m environ. Elle craint la sécheresse mais résiste très bien au froid en hiver, sauf aux gels forts sans neige : c’est la raison pour laquelle elle n’affectionne pas les fonds gélifs au printemps. Son fruit est violet-noir.

Compte tenu des conditions météorologiques, très variables d’une année à l’autre, les quantités récoltées sont difficiles à évaluer. Il y a quelques années on estimait la production nationale à 2.500 tonnes, dont 1.500 tonnes pour la région Auvergne. Le Puy-de-Dôme venait en tête avec un tonnage moyen de 600 tonnes, suivi de la Haute-Loire avec 400 tonnes. Sur le territoire du Parc Naturel Régional Livradois-Forez la production était estimée à 800 tonnes.



La myrtille est cueillie dans les massifs montagneux : en tête, les Monts du Forez, puis la Margeride, le Livradois et le Mézenc. La récolte s’effectue entre fin Juillet et début Septembre : 500 kilos par hectare et par an est le maximum qu’on puisse espérer.

On récolte avec un peigne. Il en existe deux types :

  • un peigne à auget qu’on manœuvre de bas en haut, les fruits étant recueillis dans l’auget
  • un peigne sans auget pour récolte de haut en bas, qu’on appelle aussi peigne-rateau, les fruits tombant dans un récipient tenu de l’autre main.

Qui cueille la myrtille ?

D’abord les agriculteurs qui représentaient, il y à cinquante ans 75 % des cueilleurs, mais ils ne bénéficiaient que de 65 % du revenu de la cueillette, du fait qu’ils ne pouvaient y consacrer qu’un temps limité par rapport aux autres cueilleurs.

Les autres cueilleurs :

  • les habitants permanents, ouvriers, artisans, commerçants, retraités. N’ayant pas les mêmes contraintes que les agriculteurs, liées aux travaux de la ferme, ils cueillent les myrtilles aux meilleurs moments, alors que les agriculteurs sont mobilisés par les fenaisons ou les moissons.
  • les habitants occasionnels : nés au pays, partis à la ville, ils ont gardé une résidence secondaire, une propriété. Lors du retour au pays,ils consacrent beaucoup de temps à la cueillette.
  • les touristes, vacanciers et promeneurs : pour eux la cueillette est un passe-temps. Ils en récoltent peu, souvent pour la consommation familiale.
  • les équipes de « professionnels » de la cueillette. Elles sont souvent organisées par les collecteurs, les grossistes et les courtiers. Elles travaillent dans les forêts domaniales ou soumises au régime forestier. Parfois elles débordent sur les terrains privés : situation mal vécue par les habitants et les ayant-droits.
  • les équipes de « piratage ». Comme pour les champignons, ces équipes procèdent au ramassage des myrtilles sur des terrains privés ou sectionnaux, sur lesquels elles n’ont aucun droit. En général le piratage est très mal vu par les habitants et les ayant-droits. La réaction est parfois violente, crevaison des pneus de voiture, par exemple.

Ce piratage est très dommageable pour les agriculteurs pour qui la vente de leurs myrtilles est un complément indispensable de revenu qui leur permet parfois de survivre. Cette situation n’est pas nouvelle. De génération en génération, les paysans des Monts du Forez ont cueilli la myrtille pour la vendre aux collecteurs. L’argent gagné à la force du poignet leur a permis d’acheter du matériel, des équipements, voire des vêtements, chaussures, ou livres pour que leurs enfants puissent aller à la ville continuer des études. Certains ayant acquis une bonne situation à la ville n’ont peut-être jamais pris conscience qu’ils la devaient, en partie, aux myrtilles cueillies par leurs parents.

Pour freiner le piratage, des arrêtés préfectoraux et municipaux sont pris chaque année, en particulier pour fixer la date d’ouverture de la campagne en fonction de la maturité. La loi donne aux propriétaires le moyen de protéger leurs biens contre les incursions des pilleurs. Tout propriétaire peut interdire ou réglementer la cueillette sur ses terrains. Les infractions peuvent être constatées par un garde particulier, les gendarmes, les gardes forestiers, les gardes champêtres ou tout officier ou agent de police judiciaire.

La récolte et la vente des myrtilles constituent une chaine d’opérateurs et des circuits de commercialisation :

  • les cueilleurs
  • les leveurs : ce sont souvent des commerçants du pays, épiciers, restaurateurs, cafetiers. Ils entreposent les myrtilles récoltées sur une ou plusieurs communes. Souvent plusieurs leveurs se concurrencent sur un même secteur.
  • les courtiers : intermédiaires entre leveurs et collecteurs. Equipés d’un ou plusieurs véhicules ils récupèrent les myrtilles chez les leveurs, sur un ou deux cantons et les acheminent chez les collecteurs.
  • les collecteurs : ce sont eux qui « travaillent » les myrtilles, les transforment, les conditionnent et les commercialisent.

La commercialisation de la myrtille se fait essentiellement sous deux formes :

  • la vente directe locale : les ramasseurs vendent directement leurs récoltes chez eux, au marché du bourg ou de la ville voisine, ou à des magasins locaux ( épiceries, restaurants, pâtisseries )
  • le circuit long : du ramasseur au collecteur, puis au transformateur régional ou hors région. La myrtille est alors conditionnée: nettoyage, triage, mise en cagettes et expédiée aux utilisateurs et transformateurs de l’agro-alimentaire et de l’industrie pharmaceutique. Plus de la moitié de la récolte de l’Auvergne et environs est expédiée sur l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne, la Hollande, l’Italie. La concurrence est très forte avec les myrtilles de Pologne, de République Tchèque, de Slovaquie, de Serbie ou des Pays Scandinaves.

Les prix de la myrtille varient d’année en année, en fonction de la conjoncture nationale, ou européenne, ou même internationale, en fonction des conditions climatiques, de la qualité des fruits, de l’époque de récolte. En début de campagne elle est payée au ramasseur environ 1 € le kilo, pour atteindre 1,8 à 1,9 € en fin de récolte.

Au début le ramassage est plus facile avec des fruits peu mûrs. A la fin les fruits, plus rares, sont plus difficiles à cueillir, mais sont plus mûrs. Pour la Région Auvergne et son voisinage immédiat, on peut estimer entre 1,5 et 3 millions d’euros le chiffre d’affaires réalisé annuellement.

La myrtille régionale est utilisée dans deux secteurs principaux :

  • la branche alimentaire : la myrtille est transformée par les confiturier et les professionnels de la conservation de fruits, en confitures, gelées, sirops, purées. On la retrouve aussi en bonbons, liqueurs, dans les yaourts ou les petits pots pour bébés.

Pour plusieurs de ces utilisations, la myrtille est préalablement conservée par le froid suivant deux procédés :
- la congélation en cagettes plates de 6 à 10 kilos ou en blocs de 10 à 16 kilos. Souvent à la décongélation les fruits sont écrasés, voire en purée et présentent mal.
- la surgélation sous tunnel : les fruits restent intacts en forme de billes et ressemblent aux myrtilles fraiches.

  • la branche pharmaceutique : pour ses vertus sur l'organisme humain

L’avenir de la myrtille ?

Des agriculteurs et des ruraux ont besoin du complément de revenu que leur apporte la myrtille pour continuer à vivre au pays. Il est donc nécessaire de poursuivre voire d’accroître les efforts déjà entrepris en vue d’améliorer et de valoriser la myrtille.

L’amélioration de la production va de la protection ( protection des sites, protection contre un ramassage trop brutal ou trop précoce), à l’entretien ou même la mise en culture : désherbage, débroussaillage, broyage, irrigation …

La valorisation sur les Monts du Forez, comme dans le reste du Massif Central en particulier ou de la France en général, apparait indispensable compte tenu surtout de la concurrence des myrtilles venant d’Europe centrale. L’atout de la myrtille Forézienne tient à sa qualité gustative qui dépasse largement celle des produits surgelés importés. La chute des cours de la myrtille de l’ordre de 50% en 1984 avait fait réagir une poignée d’agriculteurs Foréziens.

Avec l’aide du Parc Naturel Régional Livradois-Forez, ils ont créé le Syndicat des Producteurs de Myrtilles et de Petits Fruits du Livradois-Forez. Ils ont investi dans du matériel de transformation et ont valorisé leur production en sirop, jus, confitures, gelées, purées, myrtilles au vinaigre, au naturel. Certains, Fermiers-Aubergistes, l’ont valorisée au travers de pâtés de lapins ou terrines de pigeons aux myrtilles, de tartes ou sorbets.

Les Foires aux produits régionaux ont fleuri partout depuis quelques années.

Depuis 1984, la myrtille a sa Fête, le 15 Août, au Col du Béal, sur les sommets des Monts du Forez.

jeudi 1 janvier 2015

Poème à consommer sans modération

Poème écrit à l'occasion du baptême de la " Cuvée de la Myrtille " :


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